Avec le métavers, le journalisme risque de disparaître s’il n’affronte pas le problème majeur de la création d’une réalité commune. La dimension autonome autoproclamée du métavers laisse présager une nouvelle forme d’anarchisme libertarien en vogue dans la Silicon Valley. En effet, le métavers se caractérise par des dynamiques spécifiques: auto-souveraineté (le Web 3.0), confiance et transparence (la blockchain), auto-organisation (les DAO, Decentralized Autonomous Organization), les mondes d’expérience numérique (en 3D majoritairement), et enfin les interfaces homme-machine.
Par Olivier Mauco, président de Game in Society, Dr. en sciences politiques, enseignant à Sciences Po Paris.
"Le métavers de Mark Zuckerberg est un univers assez étriqué car il crée un environnement virtuel modélisé sur l’environnement physique. Pourquoi recréer à l’identique ce qu’on connaît dans le monde physique? Je pense qu’il serait plus intéressant de s’orienter vers de la réalité augmentée. C’est-à-dire qu’au lieu d’avoir des lunettes opaques pour supprimer la réalité, on aurait des lunettes transparentes qui permettraient d’augmenter la réalité en montrant des informations nouvelles."